Hildur, de Satu Rämö, aux éditions du Seuil – Polar nordique ; ambiance, ambiance…
Aujourd’hui, je vous parle de « Hildur« , un polar islandais de Satu Rämö, une finnoise. Traduction d’Aleksi Moine.
Mon appréciation : ♥♥♥♥♥ / 5
Ma chronique sur Babelio : Hildur est inspectrice de police à Isafjörður, une petite ville de la région des fjord de l’ouest de l’Islande. Elle traine derrière elle un lourd passé : vingt-cinq ans plus tôt, ses deux petites sœurs ont disparu à la sortie du bourg, à l’entrée d’un tunnel en chantier…
Suite à une avalanche, le cadavre d’un homme soupçonné de pédophilie est découvert près du village. Il a été égorgé. Quelques jours plus tard, un célèbre avocat est assassiné à Reykjavik. Un indice relie les deux meurtres : une mèche de cheveux blonds…
Pas d’enquête trépidante ici, comme si le froid ralentissait les neurones et les investigations. Tout est fait de lenteur, parfois exaspérante pour les protagonistes, et d’ambiance. La montagne, le froid, la brume, la neige et le vent, à défaut d’être les acteurs majeurs du polar, constituent les pièces maîtresses du décor.
Pour autant, l’intrigue ne manque pas de rebondissements et de découvertes, mais ils ne sont là que pour pimenter une narration qu’on a envie de laisser s’écouler comme un long fleuve tranquille.
Jakob, le policier stagiaire finlandais qui accompagne Hildur incarne bien cette lenteur. Au lieu de s’agiter, il se concentre en tricotant… Improbable mais pourtant très crédible dans le contexte.
Les deux policiers constituent les personnages centraux du roman. Tout aurait pu les opposer, mais ils forment un binôme très complémentaire, qui redécouvre les vertus apaisantes du silence, de la parole et du dialogue.
L’écriture, et donc la traduction, sont pleines de finesse. Pas facile de créer et traduire une ambiance. C’est ici très réussi. Et malgré le rythme lent du scénario, la lecture devient presque addictive.
Une belle découverte. Merci à Babelio et aux éditions du Seuil.