Récitatif, de Toni Morrison, chez 10/18 – Etrange nouvelle !
Aujourd’hui, je vous parle de « Récitatif« , l’unique nouvelle publiée par Toni Morrison (traduction de Christine Laferrière).
Mon appréciation : ♥♥♥♥♥ / 5
Ma chronique sur Babelio : Twyla et Roberta passent quelques mois dans un foyer d’orphelins : la mère de la première dansait toutes les nuits, négligeant sa fille ; celle de la seconde était malade.
Devenues jeunes femmes, puis mères, elle se croisent à deux reprises des années plus tard. Un malaise entoure leurs retrouvailles.
L’une est noire et l’autre blanche, et ne pas savoir laquelle est d’une couleur ou d’une autre n’a à aucun moment gêné ma lecture.
Dans sa postface, plus longue que la nouvelle mais qu’il faut absolument lire, Zadie Smith nous explique que l’autrice s’est ingéniée à brouiller les cartes, cherchant à nous empêcher de déterminer qui est de quelle couleur.
Entretenir cette ambiguïté avait sans doute un sens dans l’Amérique du début des années 1980 (la publication initiale date de 1983), et en a sans doute encore un dans de nombreux milieux. Pour moi, si elles avaient été toutes les deux jaunes ou rouges, cela n’aurait rien changé…
Je me suis en effet plus intéressé à l’évolution des deux personnages, entre qui l’amitié d’enfance devient l’indifférence des jeunes adultes puis l’opposition frontale, avec le souvenir divergent d’un événement de leur passé.
C’est évidemment très bien écrit, dans un style plutôt épuré, facile à lire.
Un court mais très bion moment de lecture.