La chair de sa chair, Claire Favan, Harper Collins – Un thriller trop manichéen ?
Aujourd’hui, je vous livre mon retour de lecture de « La chair de sa chair« , un roman noir de Claire Favan.
Mon appréciation : ♥♥♥ / 5
Ma chronique sur Babelio : Moira vit avec Bo, un dealer qui la frappe. Un soir, son fils Peter, 6 ans, prend sa défense et poignarde son père. Cet acte sera jugé comme de la légitime défense, et Bo sera condamné à la prison pour trafic de drogue.
Quelques années plus tard, Moira se marie avec Steven, le fils de ses employeurs, dont elle a deux enfants Nigel et Wendy. Mais Steven se suicide, sans laisser d’explication et Wendy est atteinte de mucoviscidose. Pour financer les soins, Moira cumule trois travails et c’est Peter qui s’occupe de la fratrie. Mais les services sociaux ne l’entendent pas de cette oreille, et Nigel va finir par craquer…
Après « Inexorable« , c’est le deuxième roman de Claire Favan que je lis. La trame est un peu la même : la descente aux enfers d’une famille confrontée à la violence et aux difficultés de la vie. Dans les deux cas, le dénouement est composé d’acte(s) irréparable(s) commis par l’un des membres pour tenter de sauver une partie de la famille.
Le problème vient de ce que l’enchainement des événements paraît trop mécanique et prédéterminé, et que les personnages semblent trop monolithiques, trop bons, trop gentils ou trop méchants. La narration, qui avec plus de subtilité aurait gagné en intérêt, devient parfois caricaturale. Le lecteur ne parvient pas à se mettre dans la peau de Moira, de Peter ou de Bruce, les trois personnages centraux. Seul Nigel parvient à émouvoir.
L’écriture n’est pas en cause. Elle est celle d’un thriller, directe, pleine de rebondissements et de changements d’angles de vue. Elle paraît cependant un peu froide, ne parvenant pas toujours à faire partager les émotions des protagonistes.
Ces défauts sont très dommageables, car le scénario du roman aurait du permettre d’en tirer beaucoup mieux.