La trilogie de K : Y, Serge Quadruppani, Points – Noir, c’est noir !
Aujourd’hui, je vous parle de « Y« , premier tome de « La trilogie de K » de Serge Quadruppani.
Mon appréciation : ♥♥♥♥ / 5
Ma chronique sur Babelio : Ex gauchiste devenu banquier, Alexandre Varga disparaît avec Annie, sa secrétaire. Son fils Claude, un camé, est pourchassé par des policiers et politiques véreux, des terroristes islamistes et la mafia : tous pensent qu’il est le seul à pouvoir retrouver le couple. Mais pourquoi ?
C’est alors qu’Adèle, et le privé qu’elle a recruté, Émile Krachevski, un ex flic, entrent en scène. Que cherchent-ils ?
Un roman noir, fortement teinté des dérives barbouzes que l’auteur prêta et reprocha au pouvoir à l’époque de sa jeunesse. Pourquoi le banquier et sa secrétaire ont-ils disparu et pourquoi ceux qui sont à leur recherche pensent-ils que le fils détient la réponse ? D’ailleurs, pourquoi sont-ils à leur recherche : l’argent ? Quelques secrets bien gardés ? Une nouvelle drogue qui vaut de l’or ? Cet ensemble de questions soutient une intrigue dont l’auteur s’ingénie à nous faire perdre le fil. Mais tout finira par s’expliquer !
Dès les premières pages, le lecteur comprend qu’il n’a pas entre les mains le texte d’une comédie américaine où tout finit bien. Les personnages sont complexes, retors, souvent violents. On n’attend pas d’eux des gestes de tendresse ou d’humanité. Pourtant, il y en aura quelques uns, souvent inutiles au regard du destin des protagonistes.
L’écriture est à l’image de l’histoire qu’elle raconte : directe, sans fard, brutale, ne cherchant jamais à enjoliver. Oubliez l’eau de rose, même quand un amour sincère semble naître.
Le texte a été publié au début des années 1990. Jean-Patrick Manchette a alors dit des romans de la trilogie qu’« ils annoncent probablement une nouvelle période du polar français agressif et critique ». C’était peut-être vrai pour la littérature de langue française, mais il me semble avoir lu à cette époque des romans noirs américains, comme « Le criminel » de Jim Thompson, qui portent une critique tout aussi brutale et féroce, sinon plus, de la société dans laquelle leurs auteurs vivaient.
Un roman noir portant une certaine critique de la société…