06 février 2023 ~ 0 Commentaire

Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio, éditions Métailié – Une quête émouvante ; un coup de coeur !

OsorioBonjour à toutes et tous,

Aujourd’hui, je vous parle de Luz ou le temps sauvage, un roman de Elsa Osorio (traduction de François Gaudry). Un gros coup de cœur !

Mon appréciation♥♥♥♥♥♥ / 5

Ma chronique sur Babelio : Madrid 1998. Luz est venu d’Argentine dans l’espoir d’y rencontrer Carlos Squirru, qui est peut-être son père. Elle va lui raconter son histoire, ses histoires…

Celle, officielle, de la petite fille d’un colonel fachiste, un de ceux qui semèrent la terreur durant la dictature militaire des années 1976-1983.
Et celle qu’elle tente de reconstituer, où elle pourrait être la fille d’une prostituée, ou d’une militante anti-fachiste, enlevée à sa mère par les militaires.

C’est le troisième roman que je lis sur ce thème des enfants enlevés à des parents opposants, par des soutiens de dictateurs (*).

Osorio

Le premier, L’affaire Jane de Boy, de Simone Gélin, est un thriller qui aborde le sujet avec délicatesse et beaucoup  d’empathie.

Le deuxième est Mapuche, de Caryl Ferey, un de ces romans noirs très violents auxquels l’auteur nous a habitué (mais le seul, parmi ceux que j’ai lus, qui se termine à peu près bien pour les héros).

Et voilà donc Luz et le temps sauvage… La quête d’une jeune fille, d’une jeune femme, d’une jeune maman, qui a le sentiment diffus de ne pas être à sa place, qui se sent rejetée par une mère, qui pourtant ne sait pas.

Je ne m’attarderai pas sur l’intrigue. J’en ai dit l’essentiel.

Parlons des personnages. L’autrice a choisi de mettre en avant la bienveillance, l’empathie, la solidarité, l’amour, l’espoir. Bien sûr, compte tenu du sujet, la barbarie ne peut être totalement absente ; mais « la bête », « le colonel » ou « la mère officielle » ne sont là que comme des repoussoirs. Le roman offre donc une galerie de portraits qui met en avant l’humanité contre la violence.

Terminons par l’écriture (et donc également la traduction).

Le roman est découpé en trois parties : 1976 et la naissance de la barbarie ; 1983, la fin de la dictature et le temps des questions ; 1995-1998, l’âge adulte et celui des réponses. La narration alterne l’histoire vécue et l’histoire racontée, donnant du rythme la lecture. Ces deux points structurent le roman.

L’écriture (la traduction) est délicate. Elle ne cherche pas la complexité, plutôt la simplicité. Elle s’appuie sur les faits, les doutes et les questions, ne recherche pas l’emphase. Elle réussit à restituer avec beaucoup d’émotion les interrogations de Luz et la violence de ses jeunes années.

Un vrai coup de cœur. Et ce n’est donc pas par erreur que j’ai attribué ♥♥♥♥♥♥ / 5 à ce magnifique roman !

(*) Et j’entends ce matin à la radio que l’histoire se répète, dans les régions ukrainiennes occupées par les russes…

 

 

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