28 avril 2021 ~ 0 Commentaire

Démocratie Vivante – un glissement risqué

Démocratie Vivante - un glissement risqué dans Politique
 2021 dans Politique
Par Dominique Villemot
 Démocratie
LE GLISSEMENT A DROITE DU PAYS
Les sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle de l’an prochain, qu’il faut prendre avec précaution car les Français ne sont pas encore réellement intéressés par cette élection, que l’électorat se déporte vers la droite. Tous les sondages donnent la droite nationale-populiste, représentée par Marine Le Pen et Nicolas Dupont Aignan, environ 30% des intentions de vote, ce qui est un score très élevé. La droite républicaine recueille à peu près 15%. Soit un total de 45% pour la droite. La gauche approche les 30%, un peu moins de 15% pour Jean-Luc Mélenchon et les autres candidats de la gauche de la gauche (PCF et trotskystes) et 15% pour le PS et EELV. Emmanuel Macron est à environ 25%, soit le score qu’il a obtenu au premier tour en 2017. Si on regarde les scores obtenus par les différents candidats potentiels, sur s’aperçoit qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen se détachent avec 25 % chacun. Le seul autre candidat qui se détache un peu, mais loin des deux autres, est Xavier Bertrand avec 15%. Si ces chiffres indiquent se confirmer, la lutte pour le second tour opposerait ces trois personnes (encore faut-il pour Xavier Bertrand qu’il soit réélu à la tête de la région des Hauts-de-France), la gauche n’ayant aucune chance d’avoir au second tour parce qu’elle est profondément divisée sur le plan idéologique et ne possède pas de personnalité susceptible de s’imposer. Ce glissement à droite ressortait déjà d’une étude Ifop / Le Point de juillet 2020. Lors de cette étude seuls 13% des Français se positionnaient à gauche contre 32% au centre et 39% à droite, sachant que 16% des personnes interrogées ne se positionnaient pas, comme si l’opposition droite-centre avait succédé à l’opposition droite-gauche. Et est confirmé par le sondage sur le bilan d’Emmanuel Macron.
Les scores les plus graves concernent la sécurité, le thème pour lequel 66% des Français jugent que la politique du président est un échec, ce score montant à 68% pour l’immigration. Et ce n’est pas l’odieux assassinat de la policière de Rambouillet par un Tunisien entré clandestinement en France et régularisé ensuite qui va changer cela. Ajoutons-y l’étonnant appel signé dans Valeurs actuelles par des généraux et des officiers appelant le président, le gouvernement et le Parlement à défendre le patriotisme, appel immédiatement soutenu par Marine Le Pen. Xavier Bertrand, qui est plutôt un modéré, tire à boulets rouges sur Emmanuel Macron sur la question de la sécurité.
Le gouvernement essaie de répondre à ce besoin d’autorité avec ses deux projets loi sur la sécurité globale et sur le séparatisme auxquels va s’ajouter un projet sur le renseignement contre le terrorisme. Ces textes sont sans doute nécessaires, mais il n’est pas du tout sûr qu’ils vont permettre de satisfaire l’électorat de droite. D’ailleurs, Emmanuel Macron n’a pas été élu en 2017 sur les questions de sécurité ni d’immigration, mais sur les questions économiques et sociales et sur une adhésion à l’idée européenne. C’est pour cela que les électeurs du centre-gauche et du centre-droit lui restent fidèles. Et puis, culturellement, Emmanuel Macron n’est pas un homme de droite. Pour mobiliser son électorat, ce qui est la priorité pour s’assurer une place au second tour, il doit conserver et entretenir son image de crédibilité économique et de sensibilité sociale.
N’oublions pas, comme nous avons écrit dans une tribune dans le JDD il y a une semaine titrée «Ne laissons pas la question sociale à Marine Le Pen», que si une grande partie des électeurs de Marine Le Pen ne pas du tout nos valeurs, une autre partie, issue des milieux ouvriers et populaires, votent pour elle car ils se sentent abandonnés, notamment par la gauche. Ils vivent dans les zones périurbaines ou rurales, ils sont isolés des centres des métropoles qui se portent bien et occupent des emplois peu valorisés et mal payés. Il faut savoir leur parler et revaloriser le travail. Nous avons laissé Marine Le Pen reprendre la valeur du travail, qui est à l’origine une valeur de gauche. La campagne présidentielle se jouera autant, si ce n’est plus, sur la question sociale que sur la question sécuritaire. 
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