19 avril 2021 ~ 0 Commentaire

Démocratie Vivante – Tribune dans le JDD « Ne laissons pas la question sociale à Marine Le Pen »

CaptureChers amis,
Nous avons le plaisir de vous partager notre Tribune parue ce jour dans le JDD intitulée  » ne laissons pas la question sociale à Marine Le Pen »
Amitiés
Le Bureau de Démocratie Vivante
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NE LAISSONS PAS LA QUESTION SOCIALE A MARINE LE PEN

 Dominique Villemot, Jacky Bontems et Aude de Castet

Démocratie Vivante

 

Les sondages pour la prochaine élection présidentielle montrent que Marine Le Pen continue à attirer environ un quart des électeurs et améliorerait son score du second tour, pouvant l’emporter si elle opposée à un candidat de gauche.

Au second tour en 2017, Emmanuel Macron est arrivé en tête dans toutes les catégories socio-professionnelles, sauf chez les ouvriers où Marine Le Pen a été majoritaire avec 56%. Elle a fait ses meilleurs scores chez les titulaires des revenus les plus faibles.

Si Emmanuel Macron n’est pas le président des riches, Marine Le Pen est la candidate des pauvres.

Pourquoi l’électorat populaire a-t-il déserté la gauche ? D’abord parce que la culture ouvrière du parti communiste n’a pas été remplacée : le parti socialiste, les écologistes et la France insoumise s’adressent aux classes moyennes de Paris et des métropoles. Les travailleurs ont le sentiment que la gauche s’intéresse plus aux personnes issues de l’immigration qu’à ceux qui travaillent dur (les employés de commerce, les professionnelles de l’aide à domicile, manutentionnaires, livreurs…). Beaucoup d’entre eux ont l’impression que la gauche ne se mobilise que contre les discriminations selon l’origine ou à la couleur de peau, alors qu’ils sont victimes de discriminations sociales. Ils se sentent exclus de la société parce qu’ils habitent loin des centres villes et occupent un emploi modeste.

L’écologie est perçue par ces populations comme punitive. La taxe carbone les a touchées de plein fouet car elles n’ont pas d’autres solutions que de prendre leur voiture pour travailler.

En donnant une coloration sociale à son discours, Marine le Pen a récupéré une bonne partie de cet électorat. Et la droite s’y essaie aussi, comme Nicolas Sarkozy en 2007 avec son « travailler plus pour gagner plus » et Xavier Bertrand aujourd’hui avec sa droite sociale.

La crise sanitaire a accru cette fracture entre les classes populaires et les autres. Elle a affecté les jeunes, les travailleurs précaires, en majorité des femmes, et les ouvriers qui ne peuvent pas télétravailler et se sont retrouvés au chômage partiel ou total.

Heureusement la politique suivie par le gouvernement d’Emmanuel Macron a soutenu les Français qui souffrent avec la prise en charge du chômage partiel la plus généreuse au monde, le plan jeunes et le plan pauvreté.

Mais il faut aller plus loin et parler aux classes laborieuses. Le travail doit être valorisé, ce doit être un moyen d’émancipation et d’épanouissement. Faisons la promotion de la dignité au travail et du bien-être au travail. Ne mettons pas en place un RSA jeunes car les jeunes ne demandent pas de l’assistance, ils veulent accéder à l’autonomie via le travail. Versons-leur un revenu d’autonomie à condition qu’ils travaillent au minimum 10 heures par semaine, en s’inspirant du modèle danois. Incitons les partenaires sociaux à négocier sur les salaires, notamment dans les branches où ils sont les plus faibles et dans lesquelles sont concentrés ce que l’on appelle les travailleurs de l’ombre qui ont montré pendant la crise combien ils étaient indispensables. Investissons massivement dans les transports publics en zones rurales.

Les Français qui habitent loin des métropoles veulent plus d’Etat, mais un Etat proche d’eux et moins parisien. Ce n’est pas de plus de décentralisation qu’il faut, mais de plus de déconcentration. Renforçons les pouvoirs des préfets, étoffons les moyens des sous-préfectures qui sont souvent les seuls services publics à subsister en milieu rural ou périurbain.

Une majorité de Français ne veut pas d’un nouveau second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Et bien éliminons Marine Le Pen dès le premier tour.

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