100 chansons censurées, Emmanuel Pierrat et Aurélie Sfez, Hoëbeke – Intéressant pan d’histoire de la chanson
Ma chronique sur Babelio : La poésie dérange souvent ; Villon, Rimbaud ou Baudelaire, pour ne citer que trois poètes, en ont fait l’amère expérience. La (bonne) chanson, qui n’est qu’une forme particulière de poésie, ne pouvait échapper à cette « règle »…
Qu’il s’agisse d’atteinte aux bonnes mœurs (sexualité et érotisme), de remise en cause des militaires et des guerres, de propos politiquement incorrects ou s’opposant aux politiques ou aux religions ‘officielles », ou de supposées apologies des drogues (pour reprendre la classification utilisée dans l’ouvrage), les raisons ne manquent pas pour qu’une forme ou une autre de censure s’exercent.
Qu’il s’agisse de décisions de justices, de contraintes posées par les pouvoirs qui ont longtemps maîtrisé des radios et télévisions d’état, voire d’autocensure des programmateurs de musique, qu’elles se traduisent par des interdictions pures et simples, des interdictions de programmation aux heures de grande écoute ou de charcutage de textes, les censeurs se montrent inventifs…
L’ouvrage présente donc le destin de 100 chansons qui ont subi les outrages de la censure, nombreuses pour des motifs qui paraissent tout à fait anodins quelques décennies plus tard, voire même à l’époque des faits. Destin qui n’est pas aussi « dramatique » qu’on pourrait l’imaginer puisque souvent la censure entraine une conséquence que les censeurs n’avaient pas imaginée : le texte censuré connaît un succès populaire qu’il n’aurait peut-être pas rencontré dans d’autres circonstances. Ce qui s’appelle « se tirer une balle dans le pied » !
Intéressant ouvrage donc, pour qui s’intéresse un peu à l’histoire de la poésie et/ou de la chanson, auquel je ferai un petit reproche : j’aurais apprécié qu’il inclut le textes des 100 chansons concernées…