26 décembre 2020 ~ 0 Commentaire

Les évasions particulières, Véronique Olmi, Albin Michel – Bascule générationnelle post mai 68

OlmiMon appréciation : ♥♥♥♥ / 5

Ma chronique sur Babelio : Fin des années 60. Bruno Malivieri est enseignant dans une école privée à Aix-en-Provence. Agnès, son épouse est mère au foyer. Ils élèvent leurs trois filles, Sabine, Hélène et Mariette, dans la tradition catholique, avec l’aide des Tavel, le couple fortuné formé par Michelle, la sœur d’Agnès, et David, son époux. L’oncle et la tante accueillent Hélène à toutes les vacances et arrondissent les fins de mois de ses parents. Deux familles presque parfaitement stables…

Oui mais, de mai 1968 à l’élection de François Mitterrand en mai1981, la société française vit de profondes mutationss, que les familles subissent ou accompagnent : Sabine et Hélène deviennent de jeunes adultes en recherche de liberté ; Mariette devient une pré-ado curieuse de tout ; même Agnès s’interroge sur son rôle au foyer et trouve un travail ; Bruno en est déboussolé. Et puis, la famille cache aussi quelques lourds secrets…

Olmi

Le hasard a voulu que je lise ce livre juste après Nature humaine de Serge Joncour. Ces deux ouvrages décrivent deux tranches  de vie familiale, l’une dans la décennie post-68, avec les répliques sociétales du séisme de mai, l’autre sur le quart de siècle qui précède l’an 2000. Les contextes familiaux sont très différents ; Véronique Olmi ne nous parle pas des tourments de la paysannerie confrontée à l’industrialisation, mais d’une famille urbaine ancrée dans des traditions religieuses et confrontée à des transformations auxquelles les enfants adhèrent et que les parents ne comprennent pas…

Les deux auteurs ont également choisi des angles de vue différents. Le personnage central de Nature humaine est le fils (l’agriculture était un monde d’homme !). Chez les Malivieri de Véronique Olmi, il n’y a que des filles, ce qui donne prétexte à mettre l’emphase sur la conquête de libertés féminines : contraception, avortement, liberté sexuelle et homosexualité, travail des femmes… Ce sont donc là deux romans tout à fait complémentaires.

L’écriture de V. Olmi est plus complexe que celle de S. Joncour. Le livre se lit moins facilement, mais ce n’est pas un défaut majeur. On le referme cependant avec le sentiment que l’auteur en a fait un eu trop : on imagine mal qu’il puisse arriver autant de mésaventures dans une seule famille…

Un bon roman sur la bascule générationnelle post 68.

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