Humanité et Biodiversité – 1789, la révolution municipale
Moins célèbre que le 14 juillet ou la nuit du 4 août, la révolution municipale, réplique des événements versaillais et parisiens dans les provinces françaises, fait partie des événements qui justifient le choix de l’année 1789 comme entrée dans le monde politique contemporain.
Marquée par la prise de contrôle populaire ou bourgeoise des pouvoirs locaux et donnant lieu à l’organisation de mini-gouvernements provisoires, cette révolution se voit consacrée par la loi du 14 décembre 1789, transformant les paroisses françaises en 44 000 communes. Celles-ci, quelle que soit leur taille, partagent la même structure d’organisation et, surtout, s’appuient toutes sur le principe électif qui permet aux citoyens de choisir leur conseil communal, leur maire et leur procureur.
Le constat est partagé depuis longtemps par les historiens : si l’idée démocratique et républicaine n’avait emporté l’adhésion que dans les grands centres urbains, dont Paris, elle ne se serait jamais imposée dans une France restée majoritairement rurale jusqu’au milieu du XXe siècle. La participation politique sous ses différentes formes s’est largement développée depuis la fin du XVIIIe siècle au sein d’un espace municipal démultiplié à l’échelle de plusieurs dizaines de milliers de communes maillant le territoire français.
Comme le résument Dumons et Pollet, « l’installation progressive de la République a fait de la commune un échelon décisif de l’apprentissage de la démocratie au plus près du citoyen mais aussi un espace de la républicanisation du territoire national et un ressort déterminant dans la vie publique1 ». La République, la démocratie et la commune sont bien liées dans l’histoire de France.
Source:https://www.revue-projet.com/articles/2020-02-de-blic-la-revolution-municipale/10481