Fondation Jean Jaurès – Le métier d’enseignant en France : une attractivité en déclin
En 2011, le gouvernement a introduit la réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants, qui exige un master au lieu d’une licence pour enseigner dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire. Pour l’Observatoire de l’éducation de la Fondation, Mélina Hillion, docteure en économie et chargée d’études à la Dares, démontre que cette initiative a engendré une forte diminution du nombre de candidats au concours externe de recrutement des professeurs des écoles, principale voie d’accès à l’enseignement primaire public.
Longtemps épargnée par les pénuries d’enseignants qui sévissent depuis plusieurs années dans la plupart des pays européens, la France connaît aujourd’hui de sérieuses difficultés de recrutement dans l’enseignement primaire et secondaire. Cette crise du recrutement se traduit par un recours croissant aux enseignants contractuels et une difficulté à remplacer les enseignants absents, en particulier en mathématiques, en littérature et en langues étrangères dans les établissements du secondaire, ainsi que dans les écoles primaires des académies de Créteil et de Versailles. En cause, la forte baisse du nombre de candidats aux concours externes, principales voies d’accès à l’enseignement primaire et secondaire, qui s’accompagne également d’une baisse du niveau moyen des candidats. Faute de profils adéquats, les jurys ont renoncé à pourvoir plusieurs milliers de postes depuis 2013.