Quelques compléments sur notre voyage en Californie
Le Getty Center de Los Angeles
Vraiment un truc de dingue ! Imaginez une architecture futuriste, genre Philharmonie de Paris, en 2 ou 3 fois plus grand, hébergeant une collection digne de celle du musée d’Orsay à Paris, posée sur un piton rocheux surplombant Beverly Hills de plusieurs centaines de mètres. Comme l’endroit est relativement inaccessible aux voitures, le parking, largement aussi grand que le parking Centre de La Défense, a été construit deux cent mètres plus bas, à deux kilomètres de là. Et pour relier les deux, une navette automatique du genre de celles qu’on trouve dans les grands aéroports. Moyennant 10$ pour garer la voiture, visite gratuite pour tous les passagers.
Quand on sait ce que coûte l’entretien d’un musée, ça laisse perplexe sur la fortune que le Sieur Getty a mis à disposition du fond qui gère le centre, et dont les revenus, d’après les mauvaises langues, dépassent les besoins. On reproche notamment à la fondation, dont le cahier des charges inclut une obligation de soutien aux jeunes artistes, d’avoir acheté à prix d’or des oeuvres sans en vérifier la qualité, et d’avoir ainsi contribuer à l’emballement des prix sans réelle justification …
La visite des studios de cinéma à Los Angeles
La plupart des guides recommandent la visite des studios Universal. Sauf qu’il faut payer l’entrée du parc d’attraction, plus de 100$, pour une visite de 2 heures de studios qui ne sont plus utilisés. J’imagine que, comme d’habitude aux USA, c’est organisé et scénarisé de façon très professionnelle, mais nous n’avions vraiment pas envie d’aller au parc d’attraction.
En cherchant un peu, j’avais trouvé la visite des studios Sony Pictures. Evidemment, le nom est moins glamour … Mais quand on sait que Sony a racheté Columbia Pictures et les studios de la Metro Goldwyn Mayer, on se sent plus dans l’histoire du ciméma ; même si Sony fait plus de télé que de ciné.
La visite est introduite de façon très professionnelle (petit musée, film), mais garde un coté artisanale : un groupe d’une vingtaine de personnes avec un guide qui déambule entre les studios. Une vraie visite d’usine ! D’autant que des petits films commentent ce que voit le public, le « produit final », et expliquent comment il est réalisé, l’envers du décor.
Une visite à recommander !
Sequoia National Park
Je voudrais insister sur le calme, la tranquillité, la sérénité, qui règnent au pied de ces arbres géants. Certes, il y a moins de visiteurs à Giant Forest qu’à Yosemite Valley, mais avec ce niveau de fréquentation, on s’attendrait à plus d’animation, plus de bruit. Là, on a vraiment l’impression d’être dans un cocon, isolé du reste du monde. Très remarquable !
Yosemite National Park
Je ne vais pas insister ; les superlatifs me manquent … On dit que c’est un des plus beaux parcs nationaux des USA ; maintenant, nous savons pourquoi.
Coté sombre, c’est aussi une usine à touristes ! Illustration, qui est aussi un exemple d’ingéniosité : on a ici adapté le concept du « petit train touristique » (ou du « bus touristique » des grandes villes) aux particularités du relief. Pour atteindre certains points de vue autour de la vallée, il faut de la puissance pour monter les côtes, la puisance d’un poids lourd. Nous avons donc découvert ici le « semi-remorque touristique » : une remorque sur laquelle sont installés des sièges pour les passagers, tirée par un tracteur (de poids lourd) à moteur hybride (soyons quand même un peu écolo !).
Point Reyes National Sea Shore
La vraie bonne surprise du voyage ! Je connaissais Muir Woods, une forêt de séquoia et de cèdres rouges géants, juste au delà du Golden Gate Bridge, au nord de San Francisco. Je m’attendais à un peu la même chose à Point Reyes National Sea Shore. Totalement à coté de la plaque !
Avec le soleil, c’est un bout de la pointe de Bretagne ; avec le brume et un peu de vent frais, on se retrouve en Ecosse. Changement brutal avec la chaleur de Napa Valley et la sècheresse de l’intérieur de la Californie. Mais quel régal pour les yeux ! Et quel silence !
Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas, faites le détour !
San Francisco
J’aime ! Caroline moins, elle est un peu déçue …, a préféré Los Angeles !
C’est vrai que pour l’accueil – voiture à la fourrière -, on fait mieux ! C’est vrai que ça fait longtemps que nous n’avions par marché sur des seringues de drogués, sur le trottoir, le matin … C’est vrai qu’on sent une certaine froideur, que les gens ne sont pas accueillants comme à New York ou Chicago.
Mais ça reste San Francisco ! Et j’aime bien …
Le bruit
Je crois que c’est à Napa, au restaurant, que je me suis vraiment senti agressé par le bruit !
Ce n’est pas une surprise ; j’ai sufisemment voyagé aus USA, seul pour des motifs professionnels, ou avec Caroline, pour des séjours touristiques, pour savoir que le bruit n’est pas une préoccupation ici. Les villes, les restaurants, les voitures, tout est bruyant.
A Los Angeles, le bruit est présent ; mais la ville – du moins les quartiers où nous sommes passés – n’est pas si dense ; le niveau de bruit est élevé mais reste raisonnable.
Dans les parcs ou aux abords, le silence ne va pas toujours de soi : il faut aller assez loin sur les chemins ou sortir des sentiers battus à Yosemite NP, ou éviter les restaurants aux abords de Sequoia NP ou de Point Reyes NS, pour ne pas être confronté au bruit.
Napa, c’était un peu notre retour à la civilisation après les parcs nationaux. C’était une salle de restaurant très moderne. C’était aussi une vraie injure à l’acoustique ! Où, pour être entendu de son voisin de table, il fallait parler plus fort que tous les autres … Un truc qui aurait détruit la réputation des meilleurs restaurants en France, mais qui semble naturel ici …
Le summum, évidemment, c’est San Francisco ! Sur ce voyage ; parce que New York n’est pas mieux … La densité de la ville a un effet multiplicateur sur les bruits de la rue ; même la nuit, le mot silence n’a pas de sens ici ! Coté restaurants, pas mieux que Napa !
Je ne comprends pas comment une nation moderne peut se complaire à vivre dans une tel bruit environnant …
A posteriori, je comprends mieux pourquoi j’ai été charmé par Giant Forest et Point Reyes National Sea Shore : leur silence vaut de l’or !
La nourriture sur les autoroutes
Notre première expérience, entre New Orleans et Atlanta, nous avait incité à la prudence : la qualité est largement au dessous de celle, déjà très moyenne, de nos aires d’autoroute.
Notre seconde expérience, à la sortie de Joshua Tree National Park, confirme la première (il suffit de jeter un oeil sur les hamburgers !), et nous apprend en plus qu’il vaut mieux rester simple.
Je me suis contenté de sandwichs poulet-fromage accompagnés d’un jus d’orange ; sans grande saveur, mais mangeable !
Caroline a voulu faire plus diététique : sandwichs pain complet, poulet, fromage et salade, plus une boisson aux fruits basse calorie. La salade, particulièrement flétrie, a fini à la poubelle. Quant à la boisson diététique, au goût, Caroline a d’abord pensé qu’elle était périmée depuis deux ans. Pas du tout, commercialisable jusqu’en 2020. La bouteille a vite rejoint la salade !
Il y a 10 ans, j’avais déjà trouvé que Yosemite NP semblait trop orienté « tourisme de masse ». Ce qui n’enlève évidemment rien à la beauté intrinsèque de l’endroit. Un reportage intéressant est disponible sur Netflix, sur l’histoire de l’escalade a Yosemite, il illustre bien, indépendamment des progrès phénoménaux dans la pratique de l’escalade en 50 ans, comment, dans le même temps, les amoureux de la montagne et de la nature ainsi que les communautés de beatniks qui avaient colonisé l’endroit se sont progressivement fait exclure de l’endroit à mesure que la pratique de la montagne et l’intérêt pour les grands espaces s’est démocratisé.