Balade à Big Sur
Notre premier jour à San Francisco est consacré à une visite de la côte Pacifique, à deux heures au sud, entre Monterey et Big Sur.
Particularités de ce bout de côte : la montagne descend directement dans la mer (conséquence de la faille de San Andréas). Le littoral est donc particulièrement découpé, mais aussi très brumeux. Les montagne bloquent la progression de la vapeur d’eau qui se forme sur l’océan ; la brume s’accumule au pied des falaises , et il faut attendre le début de l’après-midi pour que la chaleur du soleil évacue tout ça.
Nous avons donc planifier d’arriver en fin de matinée, de visiter Carmel et d’y déjeuner, puis de descendre jusqu’à Hearst Castel, une vingtaine de kilomètres après Big Sur, avant de revenir pour le dîner à Monterey. Une journée chargée, mais tous les guides nous recommandent cette virée.
Départ par la Silicon Valley, où nous traversons nombre de petites villes ou sont nées beaucoup des start up qui ont révolutionné l’informatique entre 1980 et 2000 : Palo Alto, Mountain View, Sunnyvale, Cupertino, San José, Santa Clara, … De cette époque, Apple est un des rares survivants …
L’autoroute nous conduit ensuite au travers de collines semi désertiques, comme nous en avons tant vues au cours de notre voyage. Nous atteignons la pleine de Monterey, où on doit cultiver la quasi totalité des salades consommées en Californie : des champs à perte de vue !
La route longe la mer, et, en caricaturant à peine, un côté est dans la brume et l’autre sous un magnifique soleil … Nous avons quand même le sentiment, qui s’avérera faux jusqu’en fin d’après-midi, que tout ça va se lever rapidement.
Arrêt à Carmel pour visiter la Mission San Carlos Borroméo : une des 21 missions créées par l’église espagnole pour évangéliser les indiens de Californie ; l’une des plus importantes avec San Francisco ; la mieux conservée de toutes.
Le calme et la sérénité de l’endroit, la beauté de l’architecture et l’ampleur des travaux de rénovation réalisés, justifient totalement la visite.
A signaler : le responsable de la restauration avait sa conception du management !
Nous allons ensuite déjeuner au centre de Carmel, petite station balnéaire de 3000 habitants (sans doute 10 fois plus en pleine saison). Il nous suffit de faire deux ou trois cents mètres dans la rue principale pour comprendre que nous ne jouons pas dans la même cour : une boutique sur deux est une gallerie d’oeuvre d’arts. Ca remplace les boutiques de souvenirs, ici …
On y mange bien, l’inverse serait surprenant, et pas pour si cher que ça, au moins au déjeuner : une base de salade (certifiée locale !), à laquelle ont ajoute viande ou poisson selon le choix du client. Très bon.
A Carmel, le soleil semble avoir gagné la partie, et nous décidons de poursuivre vers Big Sur.
Première déception ! La brume est encore bien présente sur tout le parcours. Mais comme elle est assez légère, elle se déchite régulièrement pour laiser voir la côte déchiquetée que la route surplombe. De nombreux arrêts sont aménagés pour permetre au visiteur de jouir du spectacle.
La brume nous accompagnera sur tout le trajet, à l’aller comme au retour. Le vent frais du nord a contrarié les efforts du soleil pour dissoudre le nuage …Seconde déception : après une dizaine de kilomètres, un panneau nous annonce que la route est coupée à Big Sur. Nous savions qu’un pont s’était effondré en début d’année, mais nous pensions qu’il était plus loin. Nous renonçons donc à pousser jusquau château du magnat de la presse William Randolph Hearst, une demeure assez extrordinaire (115 pièces !) selon les guides. Le détour doit faire pas loin de 100km pour y aller !
Nous atteignons finalement Big Sur, après plus d’une heure pour parcourir les 40 kilomètres entre Carmel et le village.
L’endroit est très sauvage : un ancien village de bucheron rendu célèbre par les écrivains qui y vécurent, notamment Jack Kerouac et Henry Miller.
Nous repartons dans l’autre sens, pour rentrer sur Monterey, avec encore de nombreux arrêts pour admirer le paysage, quand la brume daigne se lever un peu… L’occasion aussi de remarquer qu’il n’est pas surprenant que la route soit de temps en temps emportée par les intempéries : il y a peu de roche solide, plutôt des agglomérats de terre et de pierre que l’eau érode vite !
Comme nous avons un peu de temps, arrivés à Monterey, nous empruntons la 17 Mile Drive, une route privée, qui fait le tour du domaine (privé) de Pebble Beach, l’une des résidences les plus chics et les chères de la côte Ouest. Il doit y avoir une sorte de concours entre elles, car j’ai déjà entendu ça pour Beverly Hiles ou Palm Springs … Pour donner une idée, le domaine occupe un espace d’environ 6km sur 8, au sud de la péninsule de Monterey.
C’est surtout la partie de la route qui longe l’océan qui est intéressante, avec de nouveaux angles de vue sur une côte enfin débarassée de sa brume !
A noter : il y a même une plage privatisée … pour les phoques et otaries qui viennent parfois y élever leurs petits !Pour finir, dîner au Fishwife, un restaurant de fruits de mer, sans prétention mais excellent.
Puis deux bonnes heures de route pour rentrer à San Francisco. Une journée que nous ne regretterons pas.